Cartes, phénologie, nombre de données, etc...
Taille : 50 cm de long et 1,10 m d'envergure pour les femelles, 0,95 m pour les mâles
Poids moyen : jusqu'à 1,3 kg pour les plus grosses femelles, 0,8 à 1 kg pour les males
En vol, la silhouette est celle d'un avion de chasse : ailes larges et pointues, queue carrée et corps puissant. Posé, on remarque le masque noir caractéristique sur la tête, se prolongeant par des "moustaches" noires, encadrant des joues bien blanches. De dessus, le Faucon pèlerin apparaît noir, mais un examen de près révélera un dos et un croupion ardoise. De dessous, il est entièrement blanc strié horizontalement de noir. Les zones de peau nue : serres, cire du bec et tour de l'oeil, sont jaunes. Chez les jeunes, les parties noires sont noirâtres et écailleuses, et le dessous chamois tacheté verticalement.
En Bourgogne, le Faucon pèlerin habite les falaises, très souvent naturelles (rarement en carrière). Ailleurs, il peut aussi nicher en ville, sur divers bâtiments hauts ou même dans des pylones haute-tension.
Les Faucons pèlerins nicheurs chez nous sont sédentaires, ce qui n'est pas le cas des oiseaux de Scandinavie, d'Europe de l'Est ou de Sibérie, par exemple. La nidification commence en Côte-d'Or en février, avec les parades aériennes des couples. La plupart des femelles pondent fin mars. Ainsi, c'est en juin que la plupart des jeunes faucons prennent leur envol après presque trois mois passés au nid.
Le Faucon pèlerin est un chasseur d'oiseaux de haut-vol. Il percute ses proies ("buffetage" effectué serres en avant, ce qui disloque régulièrement l'oiseau et explique que le Faucon pèlerin ramène souvent des proies sans tête) ou les "lie" (celles prises directement dans les serres, qui devront être achevées avec le bec) après des poursuites en vol battu ou en piqué. Le mâle, un tiers plus petit que la femelle, capture divers oiseaux, des plus petits aux merles, grives, geais, sarcelles, tourterelles et petits pigeons (biset, colombin). Cette dernière, plus imposante, peut s'en prendre au Pigeon ramier et aux canards.
Ses qualités de vitesse hors du commun (en piqué, il peut dépasser les 300 km/h !) en font l'espèce la plus appréciée des fauconniers, qui n'hésitent d'ailleurs pas à le croiser à d'autres espèces de grands faucons (lanier, sacre ou gerfaut) pour obtenir des variétés hybrides plus grandes. Un pesticide, le DDT, a failli causer l'extinction de ce rapace dans plusieurs régions du globe. D'intérêt communautaire (Directive Oiseaux), il est aussi protégé en France. En Bourgogne, seul un couple subsistait de 1978 à 1984, il y en a une quarantaine aujourd'hui : il est classé "en danger" sur la Liste Rouge régionale.
Le Faucon pèlerin ne connaît qu'un prédateur, mais de taille : le Grand-duc d'Europe, de trois fois son poids. Ce hibou, lui aussi de retour sur certains milieux rupestres de Côte-d'Or depuis quelques années, n'hésite pas à s'en prendre au Faucon pèlerin (jeunes comme adultes) : est-ce par simple prédation ou également pour diminuer la concurrence ?
A travers quelques 75 sous-espèces, le Faucon pèlerin occupe tous les continents du globe, excepté l'Antarctique. En Côte-d'Or, on le retrouve sur les falaises calcaires et combes de l'Auxois, de la montagne nord-dijonnaise, de la côte et de l'arrière côte. Certains sites, comme les réserves naturelles de la Combe Lavaux ou du Val-Suzon, accueillent 3 à 4 couples.
Fiche rédigée par Antoine Rougeron (LPO Côte-d'Or)
CHEVALLIER J., 2008, Faucon pélerin, Revue scientifique, Bourgogne-Nature, 8 : 229
Conservatoire des sites naturels bourguignons, 2002, Guide des espèces protégées en Bourgogne, Ouvrage : 176p.
DAVID, F., LE BEGUEC, K., MONNERET, R-J. & P. ORABI, 2004, Faucon pèlerin, cahier technique, aménagements pour la nidification, Document technique, Ed LPO
MULLARNEY K. & al., 1999, Le guide ornitho, Ouvrage, Delachaux et Niestlé : 400 p.