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Le Moiré sylvicole est brun sombre, aux ailes assez arrondies, à l’avers richement ocellé sur une bande fauve relativement large mais étranglée au milieu des ailes antérieures. Le dessous des ailes postérieures est caractéristique, avec alternance de larges bandes contrastées dépourvues d’ocelles. En Bourgogne, aucun risque de confusion, dans la mesure où il s’agit du seul Moiré volant en été. En Franche-Comté, il peut être confondu avec le Moiré frange-pie et le Moiré blanc-fascié, dont le revers diffère et les franges sont entrecoupées.
Le Moiré sylvicole est une espèce estivale qui aime les lisières, les talus en zones boisées, les fonds de vallons, les zones de prés-bois couronnant les plateaux, presque toujours en secteurs accidentés sur calcaire. C’est un papillon à vol tardif (juillet à septembre). Par temps très chaud, il se réfugie en sous-bois et passe alors facilement inaperçu. Les chenilles se développent sur les Bromes, Fétuques, Dactyles et autres Poacées.
Espèce univoltine d’apparition centrée sur le mois d’août, le Moiré sylvicole se montre de plus en plus tôt en juillet, ou à l’inverse fin août, évitant les périodes de forte canicule. Il fait de très rares apparitions dès début juin.
Les adultes se nourrissent principalement du nectar des fleurs, les chenilles dévorent les plantes hôtes.
Le Moiré sylvicole n’est visiblement pas menacé en montagne, mais semble nettement souffrir du réchauffement climatique dans ses habitats les plus occidentaux et les moins élevés (la température moyenne ayant augmenté de 1°C au cours des trente dernières années). Ce papillon requiert d’autre part d’importantes sources de nectar et souffre lorsque les talus en lisière ou des bords des routes sont gyrobroyés trop précocement en été. Certaines stations de l’Yonne ont été détruites par la prolifération du Pin noir, essence autrefois plantée dans de nombreux sites maigres et peu productifs. Les remembrements, les destructions de haies, la mise en viticulture des côtes sèches (Tonnerrois, Chablis, Vézelien, cuesta châtillonnaise) assèchent l’environnement et éliminent tous les corridors fleuris. L’isolement des populations périphériques et leur fragilisation entraînent un resserrement sur les foyers principaux. L’espèce est en limite de répartition vers le nord-ouest dans l’Yonne et ses stations doivent être gérées dans l’objectif de sa survie ; pas de fauche précoce de bords de route dans les zones de lisières en bas de côte, pour conserver des corridors fleuris durant la période de vol et de développement larvaire.
Les papillons sont les proies de nombreux insectivores, ils peuvent être consommés par d’autres insectes et des oiseaux par exemple.
Espèce orophile (de montagne), eurosibérienne, en limite de répartition vers l’ouest et vers le sud-ouest en Bourgogne, le Moiré sylvicole évite l’essentiel de la Saône-et-Loire, sûrement trop chaud, et s’il a disparu de la Nièvre, il a été découvert en 2011 dans les monts du Mâconnais, sur terrain cristallin, en continuité avec les populations du Massif central. Le Moiré sylvicole a observé une forte baisse de densité après 2002, avec retrait vers l’est confirmé aussi bien en Bourgogne que dans le massif du Jura à basse altitude. Il se cantonne dans les zones les plus montueuses, tout en évitant absolument les plaines de la Saône et du Doubs ; absent du pays Dolois. En Haute-Saône, il est localisé sur les collines calcaires encerclant Vesoul, où il se maintient à faible altitude (300 m). Le Moiré sylvicole se retrouve dès les premiers plateaux du massif du Jura, mais reste localisé. Il présente une densité maximale entre 600 et 800 m et s’élève de façon dispersée jusqu’à 1 280 m (Jura : La Pesse, col du Nerbier).
DUTREIX C., 2013, Papillons diurnes et nocturnes de Bourgogne, Ouvrage, L'escargot savant : 368p.
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LAFRANCHIS T., JUTZELER D., GUILLOSSON J-Y., KAN P.&B., 2015, La Vie des Papillons. Ecologie, Biologie et Comportement des Rhopalocères de France., Ouvrage, Ed Diatheo : 751p.